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mouvement démocrate - Page 8

  • La refondation du Centre connait son premier tournant

    Personne ne pensait que la réunion de l’UDI et du Mouvement démocrate dans l’Alternative en novembre dernier serait un long fleuve tranquille une fois que leurs deux ténors se seraient serrés la main.

    Les premières tensions étaient d’ailleurs apparues dès l’accord entre Jean-Louis Borloo et François Bayrou avec nombre d’élus et de dirigeants, à la fois du côté de l’UDI et du MoDem, qui demeuraient dubitatifs sur un rapprochement qui se faisait sans discussions approfondies à tous les niveaux.

    Mais nécessité faisant loi, l’approche des municipales et des européennes, l’Alternative devait se cimenter dans l’action disait-on dans les états-majors.

    Force est de reconnaître que la constitution des listes pour les municipales montre les limites de cette stratégie.

    Bien sûr, il y a Paris où l’on assiste à un psychodrame avec un Jean-Louis Borloo «ulcéré» selon Le Figaro, «en fureur» selon Le Monde, menaçant même une absence de listes communes aux municipales et aux européennes (remettant donc en cause le contrat signé avec François Bayrou) et accusant les chefs du Mouvement démocrate, notamment Marielle de Sarnez, de ne pas la jouer collectif.

    Et c’est vrai que l’on voit des craquements un peu partout qui légitime ce discours un rien comminatoire dans le sens où Borloo ne pouvait pas ne pas imaginer que les choses sérieuses et difficiles commenceraient une fois l’accord signé et non avant.

    Néanmoins, dans nombre de villes, les deux partis centristes travaillent dans une bonne ambiance et il ne faudrait donc pas exagérer la crise que connait actuellement l’Alternative.

    Sauf que les problèmes se situent dans des endroits très emblématiques comme Paris mais aussi Marseille, Toulouse, Lille, Lyon, etc.

    Et ce n’est pas parce qu’on fera liste commune (et souvent avec l’UMP dès le premier tour) dans quelques petites bourgades que cela atténuera le sentiment de malaise qui émane des mauvais rapports dans les grandes villes.

    Quoi que l’on pense de l’Alternative, il serait catastrophique pour les partis centristes et l’avenir proche du Centre en France que celle-ci implose dès ses premières difficultés.

    Mais si cela se produit, ne serait-ce pas la conséquence naturelle d’un contrat rédigé et signé à la va-vite?

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Refondation du Centre: les centristes n’auront plus d’excuses

    Ainsi donc les centristes (la quasi-majorité d’entre eux) se sont réunis.

    Certes, il en reste encore quelques uns dispersés, à l’UMP, dans quelques micro-formations, aux Radicaux de gauche et au même au PS mais le gros des troupes se trouvent désormais dans la nouvelle alliance entre le Mouvement démocrate et l’UDI, elle-même confédération de plusieurs partis.

    Cette alliance a décidé de se positionner au centre-droit et comptera deux chefs de file au moins, Jean-Louis Borloo et François Bayrou mais Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, voire Jean-Christophe Fromantin s’il ne claque pas la porte et quelques autres, restent à l’affût et ne laisseront certainement pas les deux premiers la préempter sans se positionner pour les combats électoraux futurs.

    Reste que désormais réunis les centristes vont pouvoir enfin se compter et ne plus pouvoir mettre sur le dos de la désunion et de l’éparpillement leurs insuccès ou leurs échecs.

    Autant dire que les partis centristes jouent gros.

    Mais la tâche n’est pas simple.

    S’ils doivent, bien entendu, convaincre les électeurs de leur capacité à représenter une force politique et électorale capable de nouer des alliances et de gouverner sans compromissions de leurs idées et de leurs valeurs, il leur faudra également convaincre tous les récalcitrants qui, au Mouvement démocrate et à l’UDI, estiment que cette alliance n’est pas souhaitable.

    Cela passe, évidemment, par un projet politique et des programmes électoraux et pas seulement par un positionnement dans l’opposition au président de la république actuellement en place et à son gouvernement.

    Cela passe également par des leaders, sinon charismatiques, au moins politiquement reconnus et non pas seulement appréciés pour leur personnalité.

    Ainsi, le hiatus dans les sondages à propos de Jean-Louis Borloo et François Bayrou est assez inquiétant.

    L’appréciation des hommes, qui est haute, est contrebalancée par une appréciation sur leur capacités politiques qui, elle, est plus que mitigée.

    Présenter un Centre et des centristes crédibles est donc le premier challenge de cette nouvelle alliance qui doit, dans le même temps, colmater les fissures qui sont apparues en interne avant qu’elles ne deviennent des fractures.

    La nouvelle union a six mois pour cela et plus d’excuses pour se cacher derrière en cas d’échec de son entreprise.

    Car les résultats des municipales et des européennes en 2014 démontreront, au-delà des simples chiffres qui seront malgré tout importants, s’il existe une dynamique en vue de 2017.

    C’est elle qui sera l’élément essentiel. Son absence pourrait tout remettre en cause plus vite qu’on ne le pense.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Refondation du Centre. «UDI-MoDem: le Centre, l’Alternative» se veut une «organisation coopérative»

    Or donc les bans ont été publiés et voici le contrat de mariage entre Jean-Louis Borloo et François Bayrou, un document de trois pages qui fixe les règles entre les deux formations centristes, l’UDI et le Mouvement démocrate.

    Rien de très révolutionnaire par rapport à ce qui était prévu si ce n’est que le texte est plus long et que l’on a essayé de synthétiser les différences pour les transformer en convergences.

    Exercice pour le moins difficile qui n’est pas vraiment atteint ce qui donne un verbiage parfois indigeste, parfois totalement illisible.

    Rien que la forme et la dénomination de cette «organisation coopérative» (sic!), «UDI-MoDem: le Centre, l’Alternative» (resic!) ne sont pas d’une clarté et d’une simplicité évidente.

    Cependant, l’important est plutôt à rechercher dans les affirmations sèches telles que «Nous condamnons la politique suivie par la majorité actuelle et le gouvernement», «L’alliance avec le PS est impossible», «La droite républicaine, en ce qu’elle est fidèle aux valeurs humanistes, est notre partenaire naturel».

    Ici, c’est clairement Jean-Louis Borloo qui a dicté la nouvelle règle centriste à François Bayrou.

    Quant à la forme de cette union, cette fameuse «organisation coopérative» qui doit être «une forme politique nouvelle à inventer qui respecte et fédère des sensibilités politiques différentes», elle contentera François Bayrou, laissant à chacun une latitude dont on verra à l’usage si elle ne porte pas en germes une séparation finale dès que les difficultés surgiront à propos de lignes politiques fondamentales même si les signataires de la charte précisent que «nos idées nous unissent, nos valeurs n’ont jamais cessé d’être les mêmes, nos convictions aussi» et que seule la «bipolarisation» est responsable de leurs divisions passées.

    Enfin, notons que cette union centriste se fait en rapport avec la situation de la France selon les termes de la charte, ce qui laisse penser qu’elle se situe plus dans la réaction que dans l’action et que le rapprochement a été rendu possible parce qu’il est «contre» (le gouvernement et le président de la république actuels) plutôt que «pour» (un projet et un programme politiques).

    Il reste donc du chemin à faire pour qu’elle devienne le terreau d’un espoir politique à vocation humaniste.

    Bien entendu, ce ne sont que des mots et l’essentiel sera, dans les semaines et les mois qui viennent, les actes (notamment en termes de projet) pour savoir s’il s’agit d’un événement seulement médiatique ou à vraie portée politique.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • UDI-MoDem, jeu de poker menteur au Centre?

    Si 94% et 95% des sympathisants du Mouvement démocrate et de l’Union des démocrates et indépendants veulent une union entre les deux partis au centre de l’échiquier politique selon un sondage récent, qu’en est-il réellement de leurs dirigeants.

    Bien entendu, l’arithmétique électorale plaide en faveur d’un bloc centriste ainsi que la crédibilité même du discours centriste.

    A 12%-15%, on est plus audible politiquement parlant qu’à 6% + 6%.

    Déjà parce que cela permet simplement d’avoir plus d’élus.

    De même, dans le système français avec l’élection du président de la république comme événement majeur phagocytant quasiment tous les autres rendez-vous électoraux, il faut qu’un courant politique y présente un candidat et fasse un résultat au moins honorable pour peser dans le débat public au cours des cinq années qui suivent.

    Tout cela est une évidence.

    Mais ce qui est également une évidence, c’est les fractures réelles entre les centristes que les paroles apaisantes, les gestes d’allégeance et les grands sourires ne peuvent gommer instantanément.

    Pas plus d’ailleurs que les ambitions qui se cachent à peine derrière tout ce cérémonial de retrouvailles médiatiques.

    Chacun se méfie encore de l’autre et du coup tordu qu’il pourrait lui préparer en sous-main.

    François Bayrou craint d’être marginalisé par l’UDI, d’autant que son Mouvement démocrate n’a pas grand-chose à apporter dans la corbeille des futurs mariés.

    C’est pourquoi il prend la parole sans relâche et que ses lieutenants martèlent que la légitimité centriste est de leur côté.

    Jean-Louis Borloo, lui, craint une OPA de l’UDI par François Bayrou grâce à surface médiatique bien plus importante que la sienne et à la possibilité d’une alliance de circonstances entre ses ennemis extérieurs (Bayrou et ses troupes ainsi que certains centristes de l’UMP) et intérieurs (Morin et ses troupes ainsi que quelques caciques centristes de l’UDI qui ne font pas confiance en la capacité du président de leur parti d’assumer un leadership).

    D’où un jeu de poker menteur qui s’est mis en place avec des déclarations d’amour et de confiance mais aussi ces demandes répétées du côté du Mouvement démocrate de respecter l’identité de chacune des parties et ces affirmations constantes du côté de l’UDI que la seule stratégie possible est l’alliance avec la Droite.

    Faut-il rappeler que ces différences ne sont pas anodines puisqu’elles sont en grande partie à l’origine de la séparation des centristes depuis 2002 avec la création de l’UMP puis avec le départ massif des troupes parlementaires de l’UDF après 2007.

    Dès lors, il s’agit bien de savoir qui, à terme, va manger l’autre et non comment vont coexister deux formations centristes dans une union contractuelle.

    D’autant que l’espace électoral centriste n’est pas assez grand actuellement pour faire vivre deux partis avec un nombre conséquent d’élus.

    On saura bientôt, selon les dires de François Bayrou et de Jean-Louis Borloo, le contenu exact du contrat de mariage qu’ils vont signer.

    Il sera possible alors de savoir qui a gagné la première manche.

    Pas encore celui qui gagnera la partie.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • L’avenir du Centre, entre espoir et désillusion

    Alors, c’était donc bien cela. La seule différence entre le Mouvement démocrate et l’UDI s’appelait François Hollande.

    Si on ne disait pas trop de mal du président de la république, on était bayrouiste; si on en faisait une critique plus acerbe, on était borlooiste.

    Tout était dans les nuances de gris...

    Voilà ce que nous expliquent en long et en large les présidents des deux partis centristes et leurs proches avant le mariage (ou le Pacs) au pas de course prévu pour le mois d’octobre qui vient.

    Il n’y aurait donc pas d’autres différences et bienvenue au fils prodigue (Bayrou) ou au troupeau égaré (UDI), selon le côté auquel on se place.

    Si tel est le cas, on est atterré par une division qui dure depuis des années et ne reposait en fait sur rien ou presque, politiquement parlant.

    Sans oublier qu’il y a deux ans, Hollande n’était pas vraiment le problème mais que la division, elle, était bien réelle entre le Nouveau centre et le Mouvement démocrate où le soi-disant problème central s’appelait alors Nicolas Sarkozy.

    Décodage: il n’aurait s’agi en définitive pendant toutes ces années que d’une basse question de personnes, d’égos et d’ambitions personnelles maquillée en débat sur la ligne et l’homme politiques à suivre.

    Mais si tel n’est pas le cas, s’il y a quand même un fond politique réel à cette séparation, alors rien n’est vraiment réglé entre les deux ailes du Centrisme.

    L’envol d’une formation unie (quelle que soit sa forme) risque de n’être qu’une illusion puis une désillusion avec son crash en rase campagne parce qu’uniquement politicienne et électoraliste.

    D’ailleurs, comme je l’ai écrit ici, une refondation dans le dur serait plus crédible si les vieux barons centristes – Bayrou, Borloo, Morin, Arthuis, Raffarin et quelques autres – passaient la main et se retiraient de la compétition au leadership en faveur de la nouvelle génération pour enfin marquer un nouveau départ sans arrière-pensées ou presque...

    On l’a bien compris, ce ne sera pas le cas.

    Au contraire.

    Reste que pour que cette réunion soit un réel espoir, il faut un accord politique, tout aussi réel et qui aille au fond des choses et non une course à la plus méchante remarque contre Hollande afin de prouver que, oui, on est bien dans l’opposition et, à nouveau, amis.

    C’est-à-dire qu’il faut une synthèse entre la vision démocrate chrétienne et libérale, un accord entre ceux qui privilégient l’individu et ceux qui donnent une préférence à la communauté, ceux qui sont plus keynésien et ceux qui sont plus des disciples d’Hayek, ceux qui sont plus libéraux culturellement et ceux qui le sont plutôt économiquement, le tout en évitant que les thèses et synthèses radicales qui ne sont pas centristes s’invitent de trop dans la discussion comme ce fut le cas lors de la présidentielle.

    En un mot, il faut éviter ce qui a causé l’implosion de l’UDF, un refus d’un vrai débat et une vraie position centriste, une vraie adhésion au Centrisme.

    Est-ce possible? Sans aucun doute, les deux principales traditions politiques centristes sont compatibles entre elles grâce au principe de juste équilibre.

    C’est là que réside l’espoir.

    Est-ce la volonté des chefs centristes? On craint que la réponse soit négative.

    C’est là que se trouve la possible désillusion, qui ne serait malheureusement qu’une de plus au cours de ces dernières années.

    In fine, les électeurs centristes trancheront s’ils estiment que ce rassemblement a un sens autre qu’électoraliste et qu’il n’est pas dicté uniquement par la politique politicienne.

    Si les chefs centristes se fichent d’eux, ils risquent de le payer au prix fort…

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Un Front humaniste face aux extrémismes

    Que ce soit les élus, les militants, les sympathisants et les électeurs centristes, tous doivent être le rempart ultime contre les extrémismes.

    C’est pourquoi le noyau du Front humaniste qui doit se constituer face aux extrémismes de droite et de gauche doit être évidemment animé par les centristes.

    Les dernières déclarations de François Fillon sur le choix du candidat le moins sectaire en cas de duel entre le PS et le Front national associé à des sondages assez positifs sur le parti d’extrême-droite et sa leader, Marine Le Pen montrent que la vigilance est de plus en plus de mise.

    D’abord par les leaders des partis centristes qui doivent continuer, à l’instar de Jean-Louis Borloo et d’Hervé Morin à indiquer qu’il ne peut y avoir d’alliance avec le Front national.

    Il faut même qu’ils aillent plus loin en menaçant de rompre leur alliance «naturelle» avec l’UMP si celle-ci décide de faire un bout de chemin avec la formation d’extrême-droite et de ne pas travailler avec tout politique qui aurait des accointances avec le FN.

    L’exclusion du CNI (Centre national des indépendants) de l’UDI est un bon point en ce sens.

    De son côté, François Bayrou doit rappeler qu’aucune alliance à gauche n’est possible, non plus, au cas où le Parti socialiste ferait les yeux doux au Front de gauche, au Parti communiste (et même à certains écologistes) ou, pis encore, au NPA ou à Lutte ouvrière.

    Et ceci vaut évidemment pour des accords locaux lors des municipales et même si les appareils centraux de l’UMP et du PS les condamnent sans pour autant les combattre.

    Ensuite par les militants des partis centristes qui doivent user de tout leur poids afin d’empêcher leurs leaders mais aussi les élus qui sont membres de leurs formations respectives de marquer un intérêt trop évident, non seulement, aux formations des extrêmes mais également à leurs thèses, trouvant ici ou là des convergences qui se transformeront un jour ou l’autre en alliances.

    Sans oublier les sympathisants qui, par leur rôle de diffusion de la pensée centriste, de ses valeurs et de ses principes, doivent mener le combat humaniste où qu’il faille le mener et qui doivent marquer leur désapprobation avec leur bulletin de vote à chaque fois que des centristes s’accoquinent avec les extrêmes.

    Enfin et surtout les électeurs centristes doivent sanctionner tout dérapage des partis centristes avec leurs voix. Mais ils doivent aussi refuser, lors de seconds tours si le candidat centriste est éliminé, de reporter leur voix sur des partis ou des candidats de droite et de gauche qui ont des comportements coupables avec les extrêmes et leurs thèses.

    Le Front humaniste doit être imperméable parce qu’il défend des valeurs et des principes qui ne peuvent se mélanger avec les idéologies d’exclusion, d’intolérance, de violence et liberticides des extrêmes de tous bords dont le but final est de porter un coup fatal à la démocratie républicaine.

    Oui, comme je le dis et le répète, la démocratie et la liberté sont des combats quotidiens.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Borloo-Bayrou, 1-0 mais balle au Centre?

    Dans la bataille pour la prise de contrôle de l’espace au centre, force est de reconnaître que Jean-Louis Borloo vient de gagner la première bataille.

    Plus, il est bien parti pour remporter la victoire finale.

    Si un doute subsistait quant au vainqueur de la première manche, Il suffirait d’écouter les propos confus et contradictoires de François Bayrou pour s’en convaincre.

    Pour lui, sur bien des points, Il s’agit d’un reniement complet de tout ce qu’il a dit et espéré depuis un an.

    Ainsi sa critique de François Hollande semble bien exagérée à ce qu’il pouvait en dire de bien il y a peu comme s’il devait donner des gages à ses «anciens nouveaux» amis de l’UDI et parfois à la manière d’un amoureux éconduit.

    A l’opposé, il est désormais capable d’expliquer qu’il est d’accord à 95% avec Jean-Louis Borloo et qu’entre autres les accords municipaux qui lient le Mouvement démocrate avec le Parti socialiste dans de nombreuses villes et pas des moindres ne sont rien d’autre que des exceptions alors qu’il en faisait encore hier l’emblème de son indépendance avec ceux passés avec l’UMP.

    Et ce même s’il continue, timidement, à affirmer que le Centre se trouve au centre et pas à droite, il s’agit objectivement beaucoup plus d’un ralliement au positionnement de centre-droit de l’UDI que le contraire.

    On voit bien ici dans quelle urgence il se trouve pour ne pas disparaître de la scène politique.

    Sera-ce suffisant et est-il capable de reprendre la main face à un Jean-Louis Borloo qui vient de marquer un premier point qui risque d’être décisif.

    Non pas que le président de l’UDI soit dans une meilleure forme politique que celui du Mouvement démocrate.

    Sa formation est à la peine jusqu’à présent, manquant d’unité ainsi que d’identité, incapable de peser dans le débat politique et de séduire les Français.

    Les sondages électoraux donnent les deux partis centristes très proches et, surtout, très proches de rien du tout…

    Seuls les baromètres de popularité donnent des raisons d’espérer avec les bons scores des deux leaders.

    Mais François Bayrou s’est enfermé dans une logique de la solitude et de la marginalisation, tout à son rêve monomaniaque de devenir président de la république pendant que Jean-Louis Borloo, lui, faisait le contraire en s’entourant de tous les autres leaders centristes qui avaient quitté un à un le président du MoDem à cause principalement de son incapacité à partager le pouvoir au-delà d’un petit cercle de fidèles et à s’intéresser à l’avenir du Centre au-delà des présidentielles.

    Rien n’est évidemment totalement perdu pour Bayrou mais la tâche va s’avérer difficile pour lui.

    D’abord, il va lui falloir regagner la confiance de ses «anciens nouveaux» amis qui n’ont pas oublié 2002, 2007 et 2012.

    Ensuite, il va devoir redonner une crédibilité à son parti, en particulier en matière électorale s’il veut peser d’un poids politique suffisant dans les négociations à venir avec ses partenaires.

    Enfin son discours va devoir évoluer en prenant en compte le positionnement de centre-droit de l’UDI et son tropisme qui penche uniquement à droite en direction d’une UMP qui a, depuis toujours, représenté selon lui l’ennemi le plus dangereux, une machine à tuer le Centre.

    Jean-Louis Borloo, lui, est dans une situation bien plus confortable car il n’a absolument rien renié de son entreprise de parti centriste adossé au parti de droite.

    Plus, sa stratégie semble la bonne puisqu’il a obligé Bayrou à se rapprocher de lui sans aucune contrepartie pour l’instant.

    Cela le met dans une position de force afin de revendiquer la place de chef de la galaxie centriste alors même qu’il ne se définit pas comme centriste!

    Tout ceci, bien sûr, au cas où les rapprochements Borloo-Bayrou et MoDem-UDI se font dans le dur et non pour la galerie et les élections de 2014.

    Si l’on est réellement dans une logique d’une (ré)union alors Borloo mène bien par 1-0.

    Mais est-ce vraiment balle au Centre?!

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Le Centrisme et la cuisine électorale

    Comment je l’ai souvent affirmé, il convient de ne jamais oublier de distinguer la pensée centriste du centre électoral.

    Mais cette distinction ne concerne pas que le Centre, c’est également vrai de toutes les autres pensées politiques qui ne se réduisent pas aux organisations qui prétendent les représenter.

    Le socialisme et le Parti socialiste en est un bon exemple.

    Ainsi donc du Centrisme dont les partis au centre de l’échiquier politique n’embrassent pas l’ensemble de sa conception de la société.

    Certains partis centristes sont plus proches de celle-ci que d’autres mais aucun à l’heure actuelle n’est complètement centriste au sens strict du terme.

    Pour autant, nous ne sommes pas forcément dans une supercherie car l’action politique demande des marges de manœuvre qui ne sont pas toujours dans la «bonne ligne».

    Ceci est d’autant plus vrai que le Centrisme est un pragmatisme dont le principe d’action est le «juste équilibre» et que pour atteindre celui-ci l’on peut se déséquilibrer d’un côté avant de se rééquilibrer de l’autre et de revenir ainsi à l’équilibre juste qui est une recherche constante à défaut d’être un positionnement figé, ce qui est d’ailleurs impossible puisque la société elle-même n’est pas figée.

    Néanmoins, les marges de manœuvre ne sont pas extensibles indéfiniment et la proximité aux références du Centrisme, que ce soient ses valeurs humanistes (liberté, respect, tolérance, solidarité) son principe d’action (juste équilibre), sa règle comportementale (responsabilité), sa philosophie (réformisme, progressisme, personnalisme, pragmatisme) afin de faire fonctionner au mieux la démocratie républicaine, doit se retrouver clairement dans l’action des partis se réclamant du Centrisme.

    Ce rappel est important au moment où les partis centristes français semblent engagés dans un rapprochement alors que de nombreuses voix à l’intérieur de ceux-ci demandent également des clarifications des positions de chacun.

    Parce que ce rapprochement ne peut être qu’un simple deal électoral et électoraliste sous peine de décrédibiliser un peu plus ces partis centristes qui ont perdu une grande partie de la confiance des Français et, surtout, de leurs électeurs ces dernières années de par leur programme et leur stratégie politiques quasi-illisibles.

    Or, de l’aveu même des responsables de ces formations, une réunion aurait comme avantage, avant même de gagner des voix et des sièges, de ne pas en perdre…

    François Bayrou et son Mouvement démocrate sont incapables de redresser la barre alors que Jean-Louis Borloo et l’UDI sont à la peine pour faire entendre leur voix et l’imposer comme centriste.

    Si les discussions entre les deux bords se bornent à «donne-moi ta crédibilité, je te donne mes voix», alors cette cuisine électorale sera, à terme, plus désastreuse que la désunion actuelle et une supercherie que les électeurs seraient en droit de sanctionner durement.

    Que la plateforme électorale ou le projet politique commun que les partis centristes peuvent dégager de leurs négociations à venir – si elles ont lieu – soient plus ou moins proche du Centrisme sera un autre challenge pour faire vivre ce dernier au niveau électoral et non pas comme pensée politique – celle-ci existant en-dehors même d’une représentation électorale.

    Mais, pour mériter un label du genre «centristes authentiques», le Mouvement démocrate et l’UDI ne doivent pas oublier que c’est un contresens de prétendre que le Centre serait «naturellement» à droite, de droite ou même un allié «naturel» de la Droite, ce que Jean-Louis Borloo demande à François Bayrou avec insistance.

    J’ai déjà eu, à de nombreuses reprises, à répondre à ces inepties proférées, à la fois, par des gens de la Droite qui veulent capter les voix centristes et par des gens de la Gauche qui tentent de diaboliser les partis centristes afin de récupérer un électorat de centre-gauche tenté par le vote en leur faveur.

    De même, on nous explique que bipolarisation politique oblige, les centristes doivent choisir leur camp et que celui-ci est à droite dont ils sont plus proches

    Cette autre ineptie est parfois reprise par les gens du Centre qui, ainsi, tentent de légitimer leur opportunisme politique.

    Si c’était le cas, il faudra donc nous expliquer pourquoi, par exemple, la très grande majorité des centristes américains se trouvent aujourd’hui à l’intérieur du Parti démocrate plutôt catalogué à gauche…

    Plus sérieusement, que le Centre choisisse une alliance à Droite ou à Gauche, celle-ci ne peut être, fort heureusement, que conjoncturelle.

    Si ce n’était pas le cas, le Centre n’existerait pas comme lieu politique.

    Plus, ce qui définit le Centre n’est pas la Droite ou la Gauche mais le Centrisme.

    Et ceux qui, au centre de l’échiquier politique, font tout pour brouiller les cartes dans ce domaine en faveur de leur destin politicien n’ont de centriste que le nom.

    Quoiqu’il arrive, que ceux qui croient que le Centrisme est la solution ne désespèrent pas, il continuera à exister même trahi ou bafoué.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Faut-il croire à une réunion des centres?

    Après les déclarations enflammées, viennent les précisions nettement plus en retrait. Ainsi, si les partis centristes envisagent une réunion (notons que cela est une constante affirmation de leur part depuis longtemps), ce n’est pas pour tout de suite que cela se concrétisera par un parti unique, ni même avec un projet centriste.

    Et s’il y a liste commune lors des européennes, cela pourrait être avec des personnalités adhérant à un même programme et non entre des partis politiques comme on l’a précisé à l’UDI.

    De même, si refondation il y a, elle n’est pour l’instant qu’un objectif et aucune discussion n’est pour l’instant au calendrier.

    D’autant que les voix dissonantes, n’en déplaise à Jean-Louis Borloo qui les a balayées de manière condescendante, se sont faites jour, et au Mouvement démocrate avec, en particulier, Jean-Luc Bennahmias, et à l’UDI avec Jean-Christophe Lagarde et François Sauvadet.

    Voilà de quoi refroidir les fantasmes qui, ici ou là, ont soudainement, surtout à droite, d’un centre adossé à l’UMP grâce à Jean-Louis Borloo.

    Non pas que la refondation ne soit pas nécessaire, ni même qu’il y ait des convergences, plus, des visions communes entre le Mouvement démocrate et l’UDI.

    Reste que les déclarations de bonnes intentions ne sont pas nouvelles et qu’il faut donc attendre si, cette fois-ci, elles seront suivies par du concret.

    De nombreux précédents plaident encore pour des prises de position qui permettent de baliser le terrain et d’apparaître, d’un côté comme de l’autre, unitaire pour deux alors que les stratégies sont essentiellement de se démarquer l’un de l’autre.

    François Bayrou n’a pas un intérêt personnel à se mettre sous les ordres d’un Jean-Louis Borloo qui, lui, n’a aucun intérêt à faire entrer le loup dans la bergerie.

    Néanmoins, François Bayrou pourrait rebondir s’il parvient à réunir les centristes à son profit et Jean-Louis Borloo donnerait à son projet de parti de centre-droit une consistance qu’il n’est pas encore au rendez-vous.

    Dès lors, en imaginant qu’une liste commune du Centre aux européennes soit mise sur pied, cela ne signifierait pas pour autant une réunion des centristes et peut-être même pas la première pierre d’une refondation de l’espace centriste.

    Il pourrait s’agir d’un «one shot», un acte isolé ayant avant tout une finalité électoraliste afin de ratisser beaucoup plus large pour des partis qui ne sont pas en position de force pour cette élection comme le montrent les sondages actuels.

    Car, en matière d’Europe, il suffira aux deux partis de se mettre d’accord sur de grands principes sans pour autant, par la suite, être obligés de se retrouver dans le même groupe au Parlement de Strasbourg et à Bruxelles.

    En revanche, il n’est pas question actuellement d’un accord pour les municipales avec des listes communes généralisées (même s’il devrait en exister ici ou là mais à l’initiative de la base).

    Le Mouvement tient à son concept d’alliance «à la carte» et l’UDI avec son alliance unique avec l’UMP.

    La réunion des centres aura peut-être lieu un jour mais elle ne semble pas être au programme.

    On peut même affirmer que si c’était le cas, cela ferait immédiatement imploser le Mouvement démocrate et créerait des remous à l’UDI.

    Et Bayrou et Borloo n’en ressortiraient pas forcément gagnants...

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Centre: faire l’union au lieu d’en parler

    Les déclarations récentes de leaders centristes sur une possible union entre leurs partis respectifs semble une bonne nouvelle sauf que celles-ci sont malheureusement toujours aussi peu crédibles et que celle-là à peu de chances de se faire à court terme.

    François Bayrou a ainsi parlé du «grand paradoxe du Centre en France» qui est, selon lui, «la seule famille politique française qui soit éparpillée alors qu'elle n'est pas divisée sur les idées».

    Et Jean-Louis Borloo lui a répondu en estimant qu’il ne voyait pas «ce qui nous sépare» notamment pour les européennes et les municipales «et le reste ça sera la construction d'un projet».

    Bien entendu, cette nouvelle fièvre unioniste qui a pris François Bayrou ou Jean-Louis Borloo est une nécessité électorale si l’on se base sur les mauvais sondages. Un Centre dispersé est voué à l’échec aux prochaines municipales et européennes.

    Pour autant, le Mouvement démocrate et l’UDI ne sont pas, aujourd’hui, sur la même ligne politique et les deux obstacles principaux à une union s’appellent… François Bayrou et Jean-Louis Borloo.

    Quand le premier appelle à une union de la gauche modérée à la droite modérée en passant par le Centre dont il se voit le leader naturel, le second lui demande de rejoindre tout simplement sa confédération, «c’est le dernier qui manque», ainsi que de faire allégeance à la Droite qui, rappelle-t-il, est son seul partenaire.

    Aucun des deux, bien sûr, ne veut se mettre sous la coupe de l’autre.

    Non seulement parce que les deux hommes ne s’apprécient guère depuis la présidentielle de 2002 où Bayrou estime avoir été trahi par Borloo, mais parce qu’également celui qui laissera le leadership à l’autre condamnera sans doute sa carrière et ses ambitions politiques.

    Quant aux positionnements politiques des deux partis, ils sont toujours aussi éloignés, malgré les dires de Jean-Louis Borloo, puisque le Mouvement démocrate souhaite une large union de tous les modérés avec lui en chef d’orchestre et capable de gouverner avec le PS et/ou l’UMP alors que l’UDI s’accroche à son alliance exclusive avec l’UMP.

    Le premier parti joue la carte de l’union nationale. Le deuxième celle de la droite.

    Deux stratégies qui sont impossibles à fondre pour les municipales par exemple où le Mouvement démocrate a décidé des alliances à la carte avec tous les partis sauf les extrêmes alors que l’UDI fera liste commune uniquement avec l’UMP au deuxième tour et souvent dès le premier tour.

    En revanche, des listes communes centristes pour les européennes sont tout à fait dans l’ordre du possible car les convergences de leurs visions sur l’Europe peut permettre la mise au point d’une plateforme électorale minimale qui suffirait pour les constituer.

    Mais que l’on ne s’y trompe pas. En matière de politiques prônées, il y existe encore trop de divergences sur la manière de sortir de la crise et les mesures à prendre.

    Néanmoins, François Bayrou et Jean-Louis Borloo ont raison, il faut une union des partis centristes.

    Cependant, pour la réaliser, François Bayrou et, surtout, Jean-Louis Borloo ne sont pas les mieux placés.

    Dès lors, y parvenir nécessiterait sans doute l’effacement de ces deux leaders mais également celui d’hommes tels qu’Hervé Morin ou Jean Arthuis.

    Ce n’est évidemment pas ce qui est dans les tuyaux actuellement. Au contraire.

    Prôner l’union des partis centristes est même l’opposé de cet effacement puisque, et François Bayrou, et Jean-Louis Borloo, qui savent que cela demeure encore largement de la rhétorique au jour d’aujourd’hui, espèrent renforcer ainsi leurs images de leaders et en retirer des avantages politiques en se montrant unitaires auprès d’un électorat modéré demandeur.

    D’où les chances limitées d’une vraie union.

    Quoiqu’il en soit, il serait intéressant que l’ensemble des partis centristes, sans exclusive et sans préalables, se mettent à une table de négociation et confrontent leurs points de vue respectifs afin de faire un état des lieux de ce qui les rapprochent et de ce qui les éloignent.

    D’un certain côté, si une union des centristes pouvaient avoir lieu lors de des prochaines élections européennes, ce serait une première pierre, certes branlante mais réelle, dans une refondation centriste unitaire.

    Cependant, il ne faut pas se bercer d’illusion. Car même si des listes communes voient le jour, l’intérêt des deux côtés, Mouvement démocrate et UDI, de les constituer est d’abord d’éviter de se prendre une gifle pour ce scrutin qui théoriquement doit bénéficier aux centristes ainsi que de sombrer sans avoir de représentants au Parlement européen.

    Reste que la nécessité de survivre peut être une bonne raison pour, ensuite, approfondir une simple alliance électorale en une union et, enfin, une vraie refondation du Centre.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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